Boiron : "un immense gâchis industriel" dans la Vallée du Cher

Le site Boiron à Montrichard fermera définitivement au 31 décembre

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Publié : 15 janvier 2021 à 19h01 par Nicolas Terrien

Le directeur général du laboratoire a confirmé, ce jeudi 15 janvier, devant le personnel du site Boiron de Montrichard, que les recherches d'un repreneur cessent et que l'usine fermera à la fin de l'année.

Cette fois, la crise sanitaire n’y est pour rien. Depuis un an, des logiques industrielles et financières infligent un double coup de massue au bassin d’emploi de Montrichard, avec Daher et ses 300 salariés toujours dans l’expectative, puis aujourd'hui Boiron et ses 80 employés qui voient, eux, leur sort scellé : "Nous avons appris l’abandon du repreneur du site par la voix du directeur général du groupe Boiron" confirme Jean-François Marinier, le responsable industriel du laboratoire de la rue des Tonnarderies à Montrichard. Par ailleurs, le directeur a annoncé la cessation de toute démarche de vente ou de cession-reprise pour toute l’année 2021. Ce qui signifie une fermeture définitive au 31 décembre.


Jean-François Marinier


Depuis les années 60 dans la vallée du Cher


"Franchement, on y croyait !" affirme le numéro deux du site en évoquant les espoirs de reprise esquissés l’été dernier. Mais le business-plan proposé s’est révélé plus fragile que l’effort nécessaire, surtout dans ce contexte incertain. "C’est un immense gâchis industriel et la fin de soixante ans d’histoire dans la vallée du Cher, et tout ce savoir-faire va définitivement disparaître à la fin de l’année". Le transfert de production des produits homéopathiques jusqu’ici produits à Montrichard se fera dans les prochains mois, en direction de l’usine de Lyon. C’est précisément sur cette mission que seront affectés les derniers salariés encore en place, soit 80 personnes.


Quel retour à l’emploi sur le territoire ?


"Nous sommes consternés et abattus, surtout dans ce contexte économique" poursuit Jean-François Marinier. Car même s’il explique que les conditions de départ négociées avec la direction dans le cadre du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) sont plutôt bonnes, certains auront du mal à retrouver un emploi dans le secteur, en particulier les salariés dans la fourchette entre 30 et 55 ans, soit presque la moitié de l’effectif. Ils bénéficieront d’un accompagnement de Boiron sur une période de douze mois, alors que les plus de 57 ans emprunteront un "pont" jusqu’à la retraite. "Chacun va essayer de retrouver un emploi, mais clairement, c’est désormais chacun pour soi !".