Covid-19 : l’hôpital du Mans dans une situation "critique"

Crédit : Jonathan Lateur

Publié : 10 décembre 2020 à 20h38 par Jonathan Lateur

Tandis que le nombre de patients admis dans les unités Covid ne baisse pas, le CHM doit faire face à une remontée de l'activité aux urgences. Une difficulté majeure à la veille des fêtes de fin d'année.

Un hôpital sous tension. Si depuis quelques jours, les admissions dans les trois unités Covid se sont stabilisées, le CHM a connu une dernière quinzaine bien plus chargée : "Après une baisse au début du confinement, le nombre de patients touchés par le virus est reparti fortement à la hausse. Nous en avions soixante au 1er décembre, puis 105 une semaine plus tard. Ce jeudi soir, 87 lits sont occupés avec six nouvelles entrées enregistrées dans la journée" s’alarme Olivier Bossard, directeur de l’hôpital. En réanimation, les statistiques sont tout aussi préoccupantes, avec depuis le début du mois de décembre, une moyenne de vingt malades par jour sur un total de 23 lits disponibles.


Olivier Bossard


Des congés d’hiver annulés


Conséquence directe de cette situation, l’établissement de santé manceau est contraint de revoir ses plans initiaux en matière d’organisation : "On s’attendait à pouvoir fermer une de nos trois unités Covid, mais compte-tenu de l’évolution de la pandémie, ce n’est pas possible. Cela signifie que le personnel ne pourra pas prendre de vacances. Impossible également de reprendre aussi rapidement que l'on souhaitait les activités chirurgicales reportées. Il est difficile de se projeter sur le mois de janvier, nous dépendons directement du taux d’incidence, et donc du comportement des Sarthois pendant les fêtes. Il faudra être extrêmement scrupuleux" implore le directeur.


Aux urgences, ça se complique aussi


Depuis quelques jours, l’activité non-Covid remonte aux urgences du CHM. Les patients affluent de nouveau, et cela entraîne l’hôpital vers une saturation de ses capacités d’accueil : "Faute de place, on est contraint de mettre les malades dans un service qui n’est pas de spécialité. On arrive encore à faire face, à trouver des lits pour tout le monde mais les patients sont parfois obligés de dormir dans le couloir. Il ne faudrait pas qu’on ait de nouveau un pic épidémique en décembre car nous n’avons pas une marge phénoménale puisque nous avons déjà arrêté une grande partie de notre activité" prévient le docteur Joël Pannetier, directeur médical de crise de l’hôpital manceau.


Dr Joël Pannetier