"Octobre Rose" à Verneuil-sur-Avre : la peur du gynéco comme frein au dépistage

21 octobre 2024 à 17h46 par Tanguy Papin et Emilien Borderie

Si le cancer du sein se guérit aujourd'hui très bien, encore faut-il détecter les premiers signes de la maladie au plus tôt. C'est tout l'intérêt du dépistage... auquel de trop nombreuses femmes préfèrent encore ne pas penser, comme l'affirme le docteur Marie Korbendau, qui assure des consultations gynécologiques à l'hôpital de Verneuil-sur-Avre.

"Plus un cancer est dépisté tôt, mieux il est soigné, mieux il est guéri !" rappelle Karine Lechevalier : coordinatrice de l'antenne euroise de la Ligue contre le Cancer, elle participait, ce vendredi 18 octobre à l'hôpital de Verneuil-sur-Avre, à une journée de sensibilisation dans le cadre des animations estampillées "Octobre Rose" et déclinées à travers toute la France. Car, même s'il s'agit d'une évidence en théorie, force est de constater qu'il reste concrètement beaucoup de chemin à parcourir : "Quand j'en discute avec mes patientes qui viennent pour une consultation lambda de médecine générale, il y en a quand même pas mal qui n'ont pas fait de frottis depuis des années, qui n'ont pas fait examiner leurs seins, qui n'ont pas auto-palpé leurs seins ou qui n'ont pas fait leur mammographie" confirme Marie Korbendau, qui assure des consultations gynécologiques pour les patientes de l'établissement vernolien.


"Trop peur d'aller chez le gynécologue"


Manque de temps, insouciance ? Non, réplique le docteur Korbendau : "En fait, leur argument lorsque j'essaie de les convaincre de le faire, c'est de dire que ça leur fait trop peur d'aller chez le gynécologue et qu'au pire le cancer viendra à elles mais qu'elles préfèrent ne pas savoir". Pourtant, braver son appréhension permet d'éviter le pire : on guérit du cancer du sein à... 99% à condition de l'avoir détecté précocément, mais le taux moyen s'écroule à 26% quand la maladie est diagnostiquée sur le tard. "Aujourd'hui, la participation au dépistage du cancer du sein est encore faible, il faudrait qu'on soit aux alentours de 70% pour que ce soit efficient... Or on est plutôt actuellement entre 48 et 50%" précise Karine Lechevalier, persuadée que l'opération "Octobre Rose", visant à sensibiliser le public féminin, ne peut aller que dans le bon sens.

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Observer et palper ses seins à la maison


La première des précautions, à laquelle s'astreindre "une fois par mois, à partir de l'âge de 25 ans même si on peut bien sûr commencer avant" explique Pauline Tafforeau, sage-femme à l'hôpital de Verneuil-sur-Avre, c'est de prendre le temps de s'observer soi-même, à la maison : "La première chose à faire, c'est d'avoir les bras le long du corps, la poitrine nue, et de regarder ses seins, d'essayer de voir s'il n'y a pas eu une modification dans l'aspect de la peau, s'il n'y a pas une ombilication, un mamelon qui rentre vers l'intérieur, un écoulement au niveau des mamelons. Puis après, avec la main opposée au sein, on touche à la recherche d'une masse dure, inquiétante. On palpe dans les quatre quadrants, dans les aires ganglionnaires, donc sous les bras et au-dessus des clavicules". Et au moindre doute, on consulte.

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