Un gâteau d'anniversaire brûlé pour les cinq ans de l'incendie de Lubrizol

26 septembre 2024 à 22h02 par Julien Dubois / crédit photo : Sweet FM

Un rassemblement s'est tenu ce jeudi 26 septembre devant l'usine Lubrizol, où plus de 5 000 tonnes de produits chimiques ont brûlé il y a cinq ans. Un évènement "impuni" selon les associations de victimes qui ont célébré l'anniversaire... à leur manière.

Un gâteau d'anniversaire brûlé et une cagnotte teintée d'ironie ont été déposés devant le siège de Lubrizol, cinq ans jour pour jour après l'incendie. L'épais panache de fumée noire, qui a survolé Rouen et son agglomération le 26 septembre 2019, Ludovic ne l'a pas oublié : "Depuis cinq ans, chaque année, je me costume. J'essaie d'apporter de l'image à cette tragédie, en tant qu'artiste, et donc aujourd'hui je me suis "lubrizolé" pour rappeler qu'on a vraiment été pollué".

Le principe de pollueur-payeur non respecté


Les conclusions de l'étude Cop Herl ont révélé cette semaine que des molécules propres à l'incendie avaient été identifiées et retrouvées lors de prélèvements, ainsi que de fortes concentrations de substances toxiques, détectées dans un bassin qui a recueilli les eaux d'extinction. Pour Christophe Holleville, secrétaire de l'"Union des victimes de Lubrizol", le rassemblement était aussi l'occasion de dénoncer le non-respect du principe de pollueur-payeur : "Quand on voit qu'aux Etats-Unis (ndlr : incendie Lubrizol du 14 juin 2001 à Rockton, dans l'Illinois), 94,5 millions de dollars ont été débloqués pour un petit bled de 8 000 habitants, et que chaque foyer va toucher entre 15 et 20 000 dollars pour le préjudice d'anxiété, et bien j'ai envie de vous dire, clairement, il vaut mieux polluer en France qu'ailleurs".


Le manque de transparence au service de la défiance


Certaines personnalités politiques avaient également fait le déplacement, comme la secrétaire nationale du parti Les Ecologistes, Marine Tondelier, qui se souvient de la communication adoptée par les services de l'Etat le jour de l'incendie : "Vous aviez des gens qui étaient pris de vomissements, qui avaient des migraines atroces, et qui entendaient à la télé qu'il n'y avait pas de problème. Je pense qu'il y a eu une grosse angoisse entre le ressenti des habitants, ce qu'ils voyaient, et le fait qu'on leur dise que tout allait bien, et ils savaient que ce n'était pas vrai. Et ce manque de transparence a créé beaucoup de défiance". Et l'enquête concernant le sinistre est toujours en cours au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris.

Titre :Reportage de Julien Dubois :

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