A Caen, un exercice pour mieux affronter les inondations
6 mars 2024 à 17h53 par Amaury Lombaert / crédit photo : Sweet FM
Ce mercredi 6 mars, à Caen, dans le quartier de la Prairie, un exercice anti-inondation a mobilisé une trentaine d'agents : il s'agissait d'installer des barrages le plus rapidement possible. Reportage.
C'est ce mercredi 6 mars, en période de vacances scolaires synonyme de trafic routier réduit, qu'une trentaine d'agents de la communauté urbaine et de la ville de Caen se sont mis à pied d'oeuvre : face à l'hippodrome, cours Général-de-Gaulle, cette petite armée s'est affairée en milieu de matinée à installer une longue barrière de bois, destinée à lutter contre les inondations. Une série de structures provisoires -également appelées "batardeaux"- composées chacune de trois épaisses planches -huit centimètres de large- posées les unes au-dessus des autres sur la tranche, atteignant un total de 80 centimètres de hauteur.
La dernière fois, c'était il y a dix ans
L'ensemble a été étanchéifié par de la bâche plastique et maintenu avec des sacs de sable. Si certains ont pu s'étonner de la scène, ce n'était bel et bien qu'un test, une sorte de "répétition", réussie d'ailleurs, comme ce fut le cas il y a dix ans déjà : "C'était le même exercice, sauf qu'entre-temps, on a changé un peu le système, on a apporté quelques améliorations. Il faut aussi savoir qu'on va peut-être passer tout le système en batardeau aluminium. L'avantage, avec le batardeau aluminium, c'est qu'on peut mettre des joints en caoutchouc dessus. Ces joints font que c'est directement étanche. Pas besoin d'ajouter de bâche au-dessus" explique Anthony Cadieu, chef de service pour Caen-la-Mer.
La Prairie, Louvigny, la gare ou encore la presqu'île surveillés
Les effets déjà perceptibles du dérèglement climatique justifient ce genre de démarche : "Entre la montée du niveau des mers qui fait que les marées sont plus hautes, ce qui autorise moins d'évacuations d'eau au niveau de l'embouchure de l'Orne, et les pluies un petit peu récurrentes qui peuvent être très fortes localement, mieux vaut s'entraîneur, pour être prêt le jour J, quand ça arrivera. Car ça arrivera. Plutôt que de se retrouver avec du matériel sans savoir s'en servir..." se résigne Anthony Cadieu.
Envisager les choses différemment à l'avenir
Sur le territoire, il y a plusieurs secteurs surveillés de très près, comme le confirme Aristide Olivier, vice-président de Caen-la-Mer : "La Prairie, Louvigny, le quartier de la gare qui peut aussi poser des difficultés. Evidemment, et c'est ce qui nous a contraints à faire une pause, la future zone de la presqu'île, qui de fait peut être concernée par la montée des eaux. C'est pour ça qu'on réfléchit, qu'on mène des études pour savoir comment projeter la ville à quinze ou vingt ans. Il faudra construire différemment, s'adapter".