Cyclisme : la Normande Marion Bunel rêve d’être championne du monde
30 août 2024 à 17h18 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM
Grand espoir du cyclisme français, la Normande Marion Bunel vient de remporter le prestigieux Tour de l’Avenir, dans la foulée de sa toute première "grande boucle". Avant peut-être de devenir, un jour, championne du monde. Partons à sa rencontre.
C’est à quelques kilomètres de Bernay, en pleine campagne normande, que nous avons rencontré Marion Bunel, chez ses parents, un après-midi ensoleillé du mois d’août. Marion Bunel, une cycliste professionnelle de 19 ans et demi, épanouie. Les résultats sportifs aidant, en plus du cadre de vie. "Je suis née en Normandie. J’y ai grandi. Je compte passer ma vie ici"... même si elle a un penchant pour Le Lavandou dans le Var... "un endroit idéal pour pratiquer le cyclisme, j’ai l’amour de ma région, la Normandie" alors que bon nombre de cyclistes habitent et s’entraînent dans la région niçoise dans un secteur où le soleil, très présent, et les routes connues pour les dénivelés, sont des facteurs d'attractivité. "Nous avons la Suisse normande ici" glisse en souriant celle qui est... grimpeuse : "C’est un peu paradoxal pour une sportive du coin". En revanche, pas illogique de voir les cyclistes normands Benoît Cosnefroy et Kévin Vauquelin ainsi que les Normandes Marion Bunel et Eglantine Rayer franchir régulièrement la ligne d’arrivée en premier. Pourquoi ? "Notre point commun, c’est d’être passés par le Centre sportif de Normandie et le pôle espoir de Caen. On a tous eu le même coach, David Louvet, et la même formation. Un endroit idéal pour apprendre, pour se développer".
"Je rêve d’être championne du monde"
Membre de l’équipe Saint-Michel-Mavic-Auber 93, Marion Bunel a frappé fort en 2024, essentiellement cet été, pour sa première année chez les professionnelles, avec des résultats retentissants. Elle s’est classée 17e au classement général du Tour de France féminin, le 18 août, pour sa première participation à l’épreuve alors qu’elle était sous-entraînée en raison d’une douleur. Mais elle a surtout terminé sur le podium, à la troisième place, des meilleures jeunes et, six jours plus tard, elle remportait le Tour de l'Avenir -réservé aux meilleures coureuses mondiales de moins de 23 ans-, après avoir raflé deux victoires d'étape, en faisant étalage de ses qualités de grimpeuse. Une ascension fulgurante, qui n’est sans doute pas finie. "Je rêve du meilleur depuis que je suis toute petite, je rêve d’être championne du monde. Dire que je vais l’être ou que je peux le faire, c’est un peu osé. En tout cas, je veux aller le plus haut et le plus loin possible" affirme sans prétention celle qui va faire sa rentrée, ce mardi 3 septembre, à l’occasion du Tour de l’Ardèche, tout en poursuivant ses études -en deuxième année de STAPS, Sciences et techniques des activités physiques et sportives, à Caen, dn double projet rendu possible grâce aux aménagements de formation dont peuvent bénéficier les sportifs et sportives de haut niveau-.
Le vélo, un virus familial
Née en octobre 2004, Marion Bunel a débuté le cyclisme à l’âge de cinq ans à Bernay. Elle y est restée jusqu’en 2018 et son départ pour Lisieux. Elle est toujours licenciée au Vélo Club Lexovien. Une trajectoire naturelle. "Mes arrières grands-parents étaient marchands de cycles à Livarot. Il faut aussi savoir que ma grand-mère a rencontré mon grand-père, qui était coureur, sur une épreuve de vélo. Mon papa est aussi devenu cycliste. Une passion transmise à mes sœurs et à moi-même". Soutenue par ses proches et notamment par ses parents -le papa n'hésite pas à retracer les aventures sportives de Marion sur Facebook-, la sportive d’1,63 mètres pour 46 kilos sait sur qui prendre exemple pour poursuivre sa progression : Pauline Ferrand-Prévot -championne olympique de VTT aux JO de Paris 2024, elle va effectuer son retour à la compétition sur route-, "un modèle avec qui j’ai pris une photo quand j’étais petite. C’est un honneur de pouvoir courir à ses côtés" glisse avec les yeux qui brillent celle qui ne manque pas de sollicitations pour rejoindre d’autres écuries. "Mais, Marion a encore un an de contrat avec Saint-Michel-Mavic-Auber 93" tient à rappeler son agent, le Lexovien Nicolas Fagnen.