La colère des agriculteurs vue de l’Eure

Du fumier et des branchages ont été déversés devant les grilles de la préfecture d'Évreux

23 janvier 2024 à 18h07 par Tanguy Papin

Comme partout en France, plusieurs manifestations, défilés de tracteurs et vidages de bennes ont été organisés dans l'Eure ce mardi 23 janvier. Les exploitants agricoles réclament une "simplification" de leur métier.

Cette première journée de mobilisation, dans l’Eure, ressemblait quand même encore à un galop d’essai. Aux alentours de 12h30 ce mardi 23 janvier, deux tracteurs sont arrivés devant les grilles de la préfecture à Évreux. Une cinquantaine d’agriculteurs étaient aussi présents, accueillis dans un premier temps par le représentant de l'Etat, Simon Babre, qui a pris le temps de s’entretenir avec le représentant de la FNSEA, Christophe Guicheux : "C’est aux préfets de porter nos revendications : c’est un ras-le-bol. Toujours plus de paperasse, toujours plus de normes, toujours plus d’obligations et en face, l’impression qu’on cherche à nous faire toucher le moins d’argent possible, ça ne peut pas continuer !" s'énerve le secrétaire général adjoint de l'antenne euroise de la FNSEA .

"Restez mobilisés, préparez vos tracteurs !"

Devant la préfectur de l'Eure, mais aussi les sous-préfectures de Bernay et des Andelys plus tard dans la journée, des cargaisons de branchages et de fumier ont été déversées. A Évreux, une troisième benne n’a pas été utilisée : "On veut encore garder des actions pacifiques" tempère Denis Phiquepron, tout en avertissant que "l’absence de réaction du gouvernement ne pourrait faire qu’augmenter la colère".

Tracteurs

Signalons que les prises de parole ont été interrompues par une minute de silence : il s'agissait de rendre hommage à l'agricultrice de 35 ans décédée le matin-même sur un barrage routier dans l'Ariège. Même si le monde rural apparaît très motivé à l'idée de faire entendre ses revendications, "il va falloir faire preuve de prudence" rappelle Denis Phiquepron, co-président du syndicat Jeunes Agriculteurs de l’Eure, "surtout si on renforce nos actions".