Le Mans : un an après le début de la guerre en Ukraine, ils témoignent

1er juillet 2023 à 9h50 par Clément Rohée

Selon l’ONU, la guerre en Ukraine a généré plus de 8 millions de déplacés. Ils sont environ 100 000 à avoir été accueillis en France. Dans la Sarthe, un an après le début du conflit, associations et réfugiés prennent la parole pour que la solidarité ne faiblisse pas.

"On entendait les avions militaires passer au-dessus de nos têtes toutes les trois à quatre minutes" se rappelle Karyna. Quand la guerre a éclaté, elle habitait avec sa famille à Marioupol. Face à une situation devenue invivable, ses parents et elle ont fini par quitter la ville. Son père et sa mère sont restés en Ukraine. Elle, aujourd’hui, habite au Mans où elle poursuit ses études de lettres à l’université. "Je suis arrivée au Mans après deux jours de bus et une étape en Pologne. C’était très long. J’ai d’abord été hébergée chez un bénévole de l’association Ukraine au Mans et après j’ai reçu un appartement en centre-ville grâce à l’association Tarmac" explique-t-elle avec un sourire aux lèvres qui cache un vécu qui fait froid dans le dos.

Ecouter le témoignage de Karyna :

"Nous avons beaucoup moins de dons"

Tout comme Karyna, Nina, 20 ans, a quitté son pays peu avant l’été 2022. "Ma mère m’a dit qu’il fallait que je parte à l’étranger car c’était devenu trop dangereux de rester en Ukraine. Les bombardements et explosions pouvaient arriver à tout moment, il y avait un réel climat de tension" se souvient-elle. Aujourd’hui installée au Mans, elle suit une formation à l’école "Quai de Scène" pour devenir danseuse professionnelle. Elle aimerait que l’élan de solidarité du printemps 2022 ne faiblisse pas : "J’entends bien que les Français sont fatigués d’entendre parler de cette guerre. Mais pour nous aussi, les Ukrainiens, c’est fatiguant et très stressant d’être ici à l’étranger pendant que notre famille est là-bas". Présidente de l’association Ukraine au Mans, Kateryna Lebreton analyse : "la solidarité est toujours présente mais elle est beaucoup moins forte par rapport à l’année dernière. Souvent, l’attention que les gens portent à des problèmes de société, c’est assez corrélé avec la couverture médiatique du sujet. Là, nous avons beaucoup moins de dons mais les besoins sont toujours là, d’autant que des réfugiés continuent d’arriver".