Législatives 2024 : les enjeux du second tour dans l'Eure et la Seine-Maritime

Législatives 2024 : quels sont les enjeux du second tour dans l'Eure et la Seine-Maritime ?

5 juillet 2024 à 15h52 par Julien Dubois / crédit photo : Manon Foucault

Quatorze duels et une triangulaire sont au programme ce dimanche 7 juillet lors du second tour des élections législatives dans l'Eure et la Seine-Maritime. Plusieurs candidats qualifiés le 30 juin se sont désistés en début de semaine pour faire barrage à l'extrême droite. Cela sera-t-il suffisant pour empêcher une percée du RN, voire même une confirmation dans certains territoires ? Le politologue normand Christophe Boutin répond à nos questions à l'approche du résultat.

Christophe Boutin, quels sont les points chauds du scrutin de dimanche en Seine-Maritime et dans l'Eure, après le score très élevé du Rassemblement National au premier tour ?

La question par exemple de savoir si le Rassemblement National fera le grand chelem dans l'Eure, autrement dit s'il aura toutes les circonscriptions. Une lui avait échappé en 2022, et là ce n'est pas forcément cette circonscription qui pourrait lui échapper cette année, il est peut-être plus tangent sur la 1ère circonscription. En Seine-Maritime, on peut se pencher sur la question de la résistance des anciennes circonscriptions qui étaient acquises au Parti Communiste : on en a deux qui résistent très bien, à savoir l'ancienne de Monsieur Wulfranc -la 3e- ou celle de Monsieur Lecoq -la 8e- et on a un doute avec celle dans laquelle Monsieur Jumel -la 6e-  semble être plutôt en difficulté.

Le doute paraît encore plus fort dans la 10e circonscription de la Seine-Maritime, où le député sortant Horizons, Xavier Batut, a été largement devancé au 1er tour par le candidat du RN, Robert le Bourgeois...

Ce serait une première que d'avoir un député d'extrême-droite en Seine-Maritime et c'est bien cette circonscription qui semble la plus apte à basculer vers le Rassemblement National, avec toutes les réserves sur les reports de voix dû aux désistements.

Christophe Boutin

Le report de voix lié aux désistements devrait jouer un rôle très important. Est-il si évident que cela ?

Est-ce que les électeurs de la majorité présidentielle vont se reporter aussi facilement sur un candidat du Nouveau Front Populaire issu du Parti Socialiste, que sur un candidat de La France Insoumise ? Sans doute pas. On avait, lors des élections de 2022, constaté que les reports de voix qui pouvaient exister étaient en fait plus modérés, voire alternatifs dans certains cas. Il pouvait y avoir des voix qui se reportaient, y compris sur des candidats de droite.

Retrouvez la liste complète des candidats en lice pour le second tour en Seine-Maritime et dans l'Eure !