A l'IFSI de Blois, ils ne veulent pas voir leur formation sacrifiée
Publié : 9 décembre 2020 à 15h33 par Nicolas Terrien
Les étudiants-infirmiers de l'IFSI de Blois dénoncent leurs conditions de stage transformés en renfort face au coronavirus. Certains manifesteront à Paris ce jeudi 10 décembre.
"On nous retire des journées de cours théorique afin que l’on puisse aller aider les équipes dans les hôpitaux, et nos durées de stage se retrouvent raccourcies !" déplore Maëva Bonnefoi. Cette étudiante en troisième année à l’IFSI-IFAS de Blois décrochera son diplôme d’infirmière l'été prochain : "Mais est-ce que je serai vraiment prête, ou aurai-je décroché un diplôme au rabais ?" s’interroge l’étudiante qui préside l’association "Caducée" de Blois, membre de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI). C’est d’ailleurs cette fédération, forte de 96 000 adhérents qui appelle à manifester ce jeudi 10 décembre de la gare Montparnasse jusqu’à la Concorde. Ils seront au moins une vingtaine, de Blois, à prendre la direction de Paris pour défiler.
Etudier en temps de crise sanitaire
La semaine dernière, l’Etat et l’ARS du Centre-Val-de-Loire lançaient un appel aux professionnels de santé pour renforcer les équipes hospitalières, sur la base volontariat : "Je l’ai déjà fait lors du premier confinement" se souvient Maëva, alors en deuxième année avec un titre équivalent d’aide-soignante. "Mais en réalité, je faisais un travail d’infirmière, sans aucun esprit de formation, et livrée à moi-même avec les responsabilités qui vont avec" juge-t-elle. L’étudiante blésoise dénonce aussi la main d’œuvre au rabais que peuvent constituer ces jeunes futurs soignants, souvent payés comme stagiaires, et encore une fois au détriment de leur apprentissage. A cela s’ajoute aussi une faible reconnaissance des institutions à leur égard.