L’arrivée possible de bœuf argentin en supermarché inquiète les agriculteurs

SWEET FM

22 février 2018 à 8h38 par Jonathan Lateur

L'Union Européenne et plusieurs pays d'Amérique du sud négocient actuellement un projet d'accord de libre-échange. Un traité qui prévoit l'importation massive de viandes sur le vieux continent. Une possibilité vécue comme une concurrence déloyale par les agriculteurs sarthois.

Ils ne passeront pas leurs prochaines vacances en Amérique du sud : les agriculteurs sarthois ont de nouveau manifesté ce mercredi 21 février au Mans contre le projet d’accord de libre-échange Mercosur. Un traité en cours de négociation entre l’Union Européenne et le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Dans l’état actuel, le texte prévoit l’importation massive de viandes sur le vieux continent. "Alors qu’Emmanuel Macron demande à la production française de monter en gamme, dans le même temps on va faire venir du bœuf nourri aux OGM et des cultures arrosées avec des pesticides interdits ici depuis plus de vingt ans !" peste Denis Pineau, président de la FDSEA 72.

Comme une monnaie d’échange

Le principal syndicat agricole s’inquiète des possibles conséquences économiques de cette nouvelle ouverture commerciale. L’importation de produits issus de l’agriculture des pays du Mercosur pourrait entraîner, selon la FNSEA, la disparition de 30 000 exploitations : "Il suffit de peu pour déstabiliser le marché français. En Sarthe, beaucoup d’emplois dépendent de l’agroalimentaire. Ce que l’on demande, c’est que la production française ne devienne pas une monnaie d’échange pour vendre, à côté, des avions, des bateaux ou des services aux pays d’Amérique du sud" conclut Denis Pineau. Une délégation d’agriculteurs a été reçue par le préfet de la Sarthe dans l'après-midi.