Ce mardi 17 septembre, la cour d'assises de l'Orne étudie les faits qui se sont produits le 14 janvier 2021 au 27 rue Saint-Blaise, à Alençon. Trois témoins se sont avancés à la barre. Parmi eux, Muriel Beauvais. Elle est la gérante du salon de coiffure "L'Endroit", où Laura Tavares était apprentie. C'est elle qui a découvert le corps de la victime. Elle commence sa déposition en déclarant : "Je suis là pour Laura".

"J'avais peur, inconsciemment je savais..."

Ce jeudi-là, Laura ne revient pas de sa pause déjeuner et sa cheffe s’inquiète de ne pas recevoir de message. Le lendemain matin, ne voyant toujours pas son employée, elle décide d’aller chez elle, en prévenant sa mère et la police. "Je vois une scène de crime : des couverts au sol, du sang... et pas de Laura. J’ouvre la porte de sa chambre et je vois ses jambes qui dépassent du lit". Elle s'arrête, reprend son souffle. "On a déménagé le salon de coiffure. Je ne pouvais plus... son visage reste là".

"Je ne savais pas que ça allait si mal"

Laura Tavares est décrite par sa patronne de l'époque comme très discrète. "Elle cloisonnait tout". Un jour, son apprentie est arrivée au salon avec une grosse mèche de cheveux arrachés et un oeil au beurre noir qu'elle avait essayé de cacher. "Je lui ai dit de porter plainte contre son ex. Elle a répondu qu'elle l'avait fait. On pensait qu'elle ne le voyait plus". A l'automne 2020, Laura Tavares s'est rendue au commissariat d'Alençon pour porter plainte contre Evan Jean. Les policiers lui ont demandé de revenir le lendemain, faute de temps. Elle ne le fera pas.

Les clichés du crime projetés à l’audience

La famille de Laura Tavares, constituée partie civile, a quitté la salle alors que la cour s'apprêtait à projeter les clichés pris sur la scène du crime. On y voit l’état de désordre de l’appartement, le sang sur le sol, la vaisselle brisée dans le salon. Dans la chambre, le corps de Laura, vêtu d'un pantalon gris et de baskets noires, est couché au bord du lit, recouvert d’une couette. Le haut blanc, remonté, révèle l’entaille mortelle portée à la victime sur le flanc gauche. Son crâne est ensanglanté, un morceau a été découvert sur le sol de l’appartement.