Près de Caen, cette commune retrouve des boulangers après un an d’attente

Mathylda Pourrit et Maxim Rouzière

2 septembre 2024 à 9h46 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM

Depuis le début de l’été, la commune calvadosienne de Cheux dispose à nouveau d’une boulangerie, un an après le départ des anciens patrons. Agés de seulement 19 et 20 ans, les nouveaux gérants peuvent compter sur le soutien de la municipalité.

La relève est assurée. Depuis début juillet, à une douzaine de kilomètres à l’ouest de Caen, les habitants de Cheux -appelés les "Celtiens"- n’ont plus besoin de prendre leur voiture pour se fournir en pain, pâtisserie, viennoiserie et snacking. Située au cœur du bourg, à côté du salon de coiffure et du bar-brasserie, la boulangerie-pâtisserie de cette commune de 1 543 habitants a rouvert ses portes au début de l’été, sous le nom Maison Louisette, après une inoccupation des locaux pendant un an en raison d’une liquidation judiciaire des précédents gérants. Les repreneurs sont deux jeunes : Mathylda Pourrit, pâtissière âgée de 19 ans, et Maxim Rouzière, 20 ans, boulanger-pâtissier de profession ; tous les deux également vendeurs. La première boutique de ce jeune couple, originaire du pays d’Auge, après avoir appris le métier dans différentes entreprises. "Nous venons de réaliser un rêve en disposant de notre commerce. Pourquoi pas en avoir d’autres à l’avenir, mais chaque chose en son temps" expliquent-ils.

Mathylda Pourrit et Maxim Rouzière :
La boulangerie de Cheux

Accompagnement de la municipalité

L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, dit-on. Tous les matins -sauf le lundi, qui correspond à leur jour de repos en plus du dimanche après-midi-, les deux gérants sortent du lit à 2h du matin, direction le fournil. Fermeture de la boutique à 19h30. Energiques, Mathylda Pourrit et Maxim Rouzière mettent toutes les chances de leur côté pour réussir. L’envie de répondre aux attentes des clients est là, tout comme à celles de la municipalité. La commune de Cheux a beaucoup œuvré et aidé ce couple dans le cadre réglementaire pour que le village retrouve une boulangerie. Il y a ce geste sur le loyer pour des locaux appartenant à la mairie permettant aux jeunes boulangers-pâtissiers de faire de grosses économies durant leur première année d’installation. Une partie du matériel, qui était en leasing du temps de l’ancien boulanger, a été rachetée par la commune à la suite de la liquidation judiciaire. Du matériel que Mathylda et Maxim vont acquérir progressivement. "Nous avons joué un rôle de facilitateurs par le biais des leviers qui sont à la disposition des municipalités" résume Myriam Letellier, maire déléguée de Cheux.

Myriam Letellier :
Myriam Letellier, maire déléguée de Cheux

Un nouvel élan commercial

En 2014, des locaux commerciaux ont été créés à Cheux pour redonner un élan, afin de créer une nouvelle dynamique. Trois cases -salon de coiffure, bar-brasserie et boulangerie-pâtisserie- se trouvant les unes à côté des autres, à proximité de la maison de santé, là aussi voulue et financée par la municipalité. Commerçants et praticiens sont logés à la même enseigne : ils sont locataires de ces locaux, car les murs appartiennent à la mairie de Cheux. Commerces et services se trouvant dans le même secteur pour offrir une meilleure visibilité, alors qu’auparavant ils étaient éparpillés dans ce village, qui regroupe toutes les tranches d’âges. "Il n’y a pas que des retraités ici. Notre école est fréquentée par 164 enfants. Nous avons aussi des couples de trentenaires. Le retour de la boulangerie était demandé par l’ensemble de la population" indique Myriam Letellier. Comme le racontent les anciens, Cheux a compté au siècle dernier jusqu’à sept bars -plus un tas d’autres commerces comme une boucherie-. Une autre époque. Nous sommes désormais en 2024. Les Celtiens peuvent se targuer de compter, à nouveau, une boulangerie-pâtisserie depuis peu.

Un habitant de Cheux, qui est client de la boulangerie