Sarthe : les microbrasseries en difficulté

Sarthe : Les microbrasseries en difficultés

Modifié : 19 février 2025 à 15h42 par Clément Rohée

Nombreuses sont les fabriques artisanales de bière à avoir vu le jour en Sarthe au cours des dernières années. Ces "microbrasseries" font aujourd'hui face à un marché très compliqué.

"Il ne se passe pas une semaine sans que l'on entende parler d'une brasserie qui ferme" confie Maxime Beuvier, co-gérant de "Septante-Deux", au Mans. Une situation notamment liée à la hausse des coûts de l'énergie à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine : "Nous, on a pris un fois trois sur nos factures d'électricité" explique Maxime. A cela, il faut ajouter l'augmentation du prix des matières premières et une baisse de la consommation. Le contexte a forcé Maxime et ses associés à revoir certaines stratégies comme la présence en supermarché au lieu d'être uniquement sur les étals de revendeurs indépendants : "On a fait ça pendant cinq ans mais on a dû faire un autre choix et depuis, pas de regret. Le boulot est fait pour mettre en avant nos produits dans la grande distribution" souligne Maxime.

"La Velue" en redressement judiciaire

Contrairement à "Septante-Deux", qui arrive à maintenir la brasserie à flot en écoulant plus de 50% de la production sur place via son "brewpub", Mickaël Bigot, à Saint-Mars-la-Brière, s'est retrouvé dans l'obligation de demander son placement en redressement judiciaire : "C'est un coup dur mais ce n'est pas une fin en soi, ce sera une renaissance" espère ce passionné. Lui aussi a vu les choses évoluer depuis le lancement de sa bière bio "La Velue", en 2018 : "En 2022, on a subi l'inflation... Impossible de répercuter ça sur nos prix de vente et depuis j'ai perdu environ une quinzaine de points de vente. Des épiceries ou autres qui ont subi la crise aussi de plein fouet" détaille Mickaël Bigot. Dans un rapport de 2024, le Syndicat national des brasseries indépendantes indiquait que 67% de ses adhérents, en France, connaissaient des difficultés financières.

Le reportage de Clément Rohée :