Blois : la solidarité de quartier à l’œuvre pour sauver un restaurant

"On se voit tous les jours, et on s’apprécie !" : Nicolas Hermelin est à l’origine de la création d’une cagnotte en ligne destinée à soutenir son voisin restaurateur. "Je sais ce que c’est d’avoir une entreprise, de devoir payer ses salariés sans pouvoir se payer soi-même" expose le gérant de l’auto-école "Rive Gauche". Repris quelques mois avant le Covid par Thibaud Renard, "Le Bistrot du Cuisinier a connu toutes les mesures sanitaires allant des fermetures aux mises en place de jauges. Puis vint le moment de rembourser les 100 000 euros de prêt garanti par l’Etat, absolument pas prévu dans le business-plan du chef cuisinier... Pas plus que l’explosion des coûts de l’énergie et des matières premières, sans compter les changements d’habitudes de clients atteints dans leur pouvoir d’achat : "C’est un combat au quotidien" assure-t-il.

Un nouveau fourneau prêt à être installé

Face aux très fortes hausses de ses charges d’exploitation, l’établissement tente de s’adapter, notamment en réduisant ses créneaux d’ouverture pour contenir la masse salariale, ou en se dotant d’équipements moins énergivores. "J’ai un fourneau dans mon garage que j’ai acquis quand je travaillais à Paris", un arsenal de cuisine beaucoup moins gourmand que celui en place, dès lors, pourquoi ne pas simplement le changer ? "C’est une installation à plusieurs milliers d’euros, avec des travaux de maçonnerie et l’intervention de professionnels" explique le chef. On est donc bien loin d’une simple gazinière... Et c’est notamment pour contribuer à financer ce projet qui impliquerait aussi quelques semaines de fermeture que la cagnotte pourrait être appréciable.

"Ça me met la larme à l’œil !"

Et puis bien sûr, il y a par-dessus tout cette belle histoire d’entraide solidaire entre deux voisins à l’échelle d’un quartier, entre ceux que l’on appelle ici "les commerçants du quai", qui s’étirent le long du quai Villebois-Mareuil entre l’avenue Wilson et "Fleur de Loire" de Christophe Hay. "C’est extraordinaire de se sentir aussi soutenu, ça donne envie de se battre" admet Thibaud Renard, dont le restaurant est en observation auprès du tribunal de commerce. Et de décerner son permis de "bonne conduite" à Nicolas Hermelin qui ne s’en cache pas : "Ça me met la larme à l’œil !"... Car le prof d’auto-école n’a pas envie de voir disparaitre ce restaurant qui anime le quartier depuis le début des années 90. "Je l'ai toujours connu!". La cagnotte Leetchi, à son initiative, reste en ligne au moins jusqu’au 31 mai 2025.