Touraine : le vin primeur en quête de rebond
15 novembre 2023 à 19h36 par Nicolas Terrien
En Touraine, la tradition du vin primeur subsiste, grâce à la passion d’un petit nombre de vignerons qui en produit encore. Rencontre avec l’un d’entre eux. Et avec un caviste pour un aperçu de la demande en vin nouveau millésimé 2023.
Jusqu’à la fin des années 2000, les festivités liées au Touraine Primeur étaient à leur apogée, notamment dans la capitale autoproclamée du breuvage automnal : Montrichard ! Et des événements festifs et conviviaux étaient organisés à Blois, Amboise, Onzain, Tours, jusqu’à l’Assemblée nationale où le vin était offert à la dégustation des députés ! Une autre époque... Aujourd’hui, seule une poignée d’irréductibles vignerons produit encore du vin primeur, comme Cédric Chollet : "Mon père en faisait déjà, et j’ai continué" explique le viticulteur d’Onzain. Il en ressort une petite production de 3 000 bouteilles, essentiellement destinée au marché local. "Ce que j’aime dans ce vin, c’est le challenge ! Il faut qu’il soit prêt à être dégusté pour le troisième jeudi de novembre !".
Vers un renouveau... du vin nouveau ?
Dans son magasin "Au gré du Vin" à Blois, Edouard Minot vient de recevoir ses livraisons de primeur. "Je ne proposerai que deux références cette année, un Beaujolais et un Touraine", comme pour souligner le peu d’engouement que semble susciter l’arrivée du vin nouveau auprès de ses clients ? "C’est surtout une clientèle de quadragénaires et plus" argumente le sommelier-caviste en soulignant un relatif désintérêt des jeunes. "Je ne sais pas si le vin primeur est en perte de vitesse, mais il pourrait bénéficier d’un renouveau" poursuit-il. En effet, de jeunes vignerons comme Olivier Bellanger, installé au Domaine de la Piffaudière à Monthou-sur-Cher, en proposent pour la première fois. Une bonne occasion pour renouer avec la tradition du vin nouveau, d’autant que 2023 est tout en légèreté, paraît-il, bien loin des arômes caricaturaux de banane et de framboise !