Un vaste coup de filet a suivi l'arrestation en Roumanie de Mohamed Amra, le samedi 22 février, neuf mois après son évasion lors de l'attaque mortelle au péage d'Incarville. Au total, vingt-cinq personnes ont été interpellées : dix-huit hommes et sept femmes, âgés de 16 à 37 ans. Si trois gardes à vue ont d'ores et déjà été levées, la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, a révélé ce lundi 24 février le déploiement d'une organisation criminelle déterminée autour du narcotrafiquant, aussi bien dans sa préparation que dans son action : "Spécialisation des équipes, repérage, équipe de voleurs, équipe de logisticiens, équipe de guetteurs, l'équipe du commando. L'ensemble de ces protagonistes n'ont pas hésité et ont eu à plusieurs reprises recours à des véhicules faussement immatriculés, à de l'arme lourde, à l'usage de lignes téléphoniques dédiées et à la multiplication de changements de téléphone".

Une coopération internationale nécessaire

100 à 150 policiers étaient mobilisés quotidiennement depuis le début de l'enquête, qui a donc mené à ces différentes interpellations, réalisées en France -principalement à Rouen et à Evreux-, mais aussi à l'étranger -Maroc et Espagne- pour quatre individus. Une coopération au-delà des frontières hexagonales que n'a pas manqué de rappeler le directeur national de la police judiciaire, Christian Sainte : "Ces enquêtes-là, aujourd'hui, débouchent nécessairement sur un volet international, une coopération nécessaire. Ça prend du temps. Je peux vous certifier ici que leur écoute était totale pour nous assister, et je pense qu'ils l'ont démontré tout à fait récemment, donc tout au long de ces mois d'enquête". Un nouveau point sur le dossier devrait être organisé le vendredi 28 février.