Une seconde vie pour l'ancienne école normale d'institutrices de Rouen

Une seconde vie pour l'ancienne école normale d'institutrices de Rouen

11h35 par Julien Dubois

Porté depuis une dizaine d'années par le groupe Matmut, le projet de réhabilitation de l'ancienne école normale d'institutrices de Rouen vient d'aboutir. Situé sur les hauteurs de la ville, le nouvel ensemble comprend un hôtel quatre étoiles et des bureaux.

C'est une transformation qui ne passe pas inaperçue : la réhabilitation de l'ancienne école normale d'institutrices touche à sa fin après plusieurs années de travaux. Situé sur les hauteurs de Rouen, ce "morceau de ville" de deux hectares, construit à la fin du 19e siècle, puis délaissé il y a une trentaine d'années, comprend désormais un hôtel quatre étoiles et 8 000 mètres carrés de bureaux. Et une attention particulière a été portée sur la valorisation de ce patrimoine : "Il a vraiment fallu repenser l'insertion paysagère. C'est la raison pour laquelle on a retenu immédiatement le projet du cabinet CBA parce qu'il y avait une vraie réflexion sur cette insertion dans le coteau" souligne Sophie Tocqueville, directrice des travaux immobiliers au sein du groupe Matmut.

Le neuf s'encastre dans l'ancien

La réalisation offre un résultat où se mêlent ancien et moderne, au travers de différents espaces de vie et de travail. "On a choisi de créer un parc en premier plan, ouvert sur la ville, en décloisonnant la façade sur rue, pour donner à voir aux Rouennais ce qui se passe à l'intérieur du site et le bâtiment patrimonial. Ensuite, le bâtiment neuf vient s'encastrer, telle une lame, dans les fondations du bâtiment existant pour se connecter à lui, le révéler, et le mettre en valeur comme un promontoire" explique Tony Malandin, architecte au sein de l'agence CBA, qui n'a pas hésité à multipler les clins d'œil au passé du lieu : dans les chambres de l'hôtel, des sangles en cuir rappellent les cartables des écoliers, des motifs à carreaux ceux des cahiers.

Une seconde vie pour l'ancienne école normale d'institutrices de Rouen

Une façade qui a retrouvé son lustre d'antan

La réhabilitation, dont le montant des travaux est évalué à 42 millions d'euros, a réservé quelques surprises au fil des années. "On a découvert qu'il y avait des briques orange. On ne les voyait pas car tout ça était caché par une couche de pollution. On a donc révélé la beauté de cette façade-là une fois qu'elle a été nettoyée [...] On a également dû faire face à la mérule, dont le bâtiment était infesté à 95%. Toutes les caves mais aussi la charpente, et ça c'est un traitement extrêmement lourd et long" rappelle Sophie Tocqueville. L'hôtel, lui, va justement miser sur cette valorisation du patrimoine pour se développer et attirer une clientèle, aussi bien d'affaire que de loisirs.

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