Déville-lès-Rouen : une violence croissante au collège Jules-Verne
Publié : 18 décembre 2024 à 12h30 par Julien Dubois / crédit photo : Sweet FM
Des agressions physiques et verbales répétées, parfois sur fond de cyberharcèlement. L'ambiance se détériore au collège Jules-Verne, à Déville-lès-Rouen. Les professeurs ont décidé de tirer la sonnette d'alarme.
Plusieurs professeurs du collège Jules-Verne, à Déville-lès-Rouen, se sont réunis devant leur établissement ce mardi 17 décembre à la mi-journée pour dénoncer un climat qui se détériore depuis maintenant un an et demi. Violences répétées entre élèves, menaces, cyberharcèlement, six conseils de discipline en l'espace de trois mois. Des facteurs qui ne permettent plus d'enseigner de manière optimale, estime Emilie Capron, professeur d'histoire-géographie : "C'est ça qu'on dénonce, c'est que cette ambiance de violences nuit à l'enseignement et à la bonne scolarité de certains de nos autres élèves, la très grande majorité d'ailleurs, qui ne peuvent plus travailler correctement".
Plus la même manière d'enseigner
Un climat pesant pour tout le monde. Les professeurs ne se sentent plus forcément en sécurité, et en viennent même à adapter leur attitude en classe : "Je ne tourne pas le dos aux élèves, ça c'est une chose à laquelle on pense de plus en plus. Donc ma priorité qui devrait être l'enseignement n'est plus celle-là, c’est-à-dire que quand je dois gérer un élève qui pose problème, au lieu de lui dire qu'il ne respecte pas le règlement et de sortir son carnet pour lui mettre un croix ou une heure de retenue, je m'inquiète de la manière dont je vais lui annoncer et de la réaction qu'il peut avoir" admet Marlène Lecoustey.
Pas assez de surveillants
Face à cette situation, l'équipe enseignante réclame davantage de moyens, dont la création d'un poste d'assistant d'éducation. "Vendredi dernier, on avait un surveillant dans l'établissement, donc c'est quand même compliqué pour gérer la vie du collège en dehors des cours, si des élèves sèchent ou restent dans les couloirs. Un surveillant, ça ne suffit pas, et ça envoie un mauvais message aux élèves qui se sentent finalement tout puissants. Et ensuite, c'est l'escalade" déplore Emilie Capron. Les professeurs s'inquiètent également de l'instabilité de l'équipe d'encadrement pour endiguer ce climat de violence. Cinq personnes se sont succédées au poste de CPE -conseiller principal d'éducation- depuis septembre 2023.
Un dossier suivi par l'Education nationale
Alertés de la situation, les services académiques se défendent de toute inaction dans ce dossier. Ils nous font savoir qu'ils accompagnent depuis la rentrée de septembre "les équipes de direction et de vie scolaire" et "les équipes éducatives". L'inspecteur pédagogique régional référent du collège et le conseiller technique départemental établissements et vie scolaire se sont rendus plusieurs fois sur place "et échangent régulièrement avec le principal du collège sur le suivi de la situation". Des solutions sont également recherchées "sur l'organisation de la vie scolaire". Concernant la sécurisation aux abords du collège Jules-Verne, "le chef d'établissement est en relation régulière avec le référent de la police nationale et la police municipale" nous explique-t-on.
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