A Montfort-sur-Risle, le harcèlement scolaire démarre dès l'école primaire

Ecole Montfort-sur-Risle

Publié : 6 novembre 2024 à 15h50 par Julien Dubois / crédit photo : Google

Qualifié de "véritable fléau" par le gouvernement, le harcèlement scolaire peut débuter dès le plus jeune âge. Exemple dans l'Eure, à l'école Thomas-Pesquet de Montfort-sur-Risle, où des parents d'élèves de primaire tirent la sonnette d'alarme alors que trois élèves semblent être à l'origine de problèmes réguliers. Des élus de la commune interviennent donc depuis ce lundi 4 novembre au sein de l'établissement, sur le temps du midi.

La situation dure depuis plusieurs mois et a empiré depuis la rentrée scolaire de septembre. C'est la boule au ventre que de nombreux enfants se rendent en classe. La faute à un trio d'élèves qui selon plusieurs témoins, nuisent au bon fonctionnement de l'établissement. Insultes, harcèlement, c'en est trop pour Jennifer Chastel, présidente de l’association des parents d’élèves : "Quand vous voyez qu'une gamine de CE2 se prend dans la figure "t'es grosse", pour eux c'est violent. Quand on attrape un enfant de grande section et qu'on lui met la tête dans les toilettes et qu'on l'empêche de s'y rendre, c'est normal ? Non !".

"Essayer de canaliser les éléments perturbateurs"

Face à cette situation, la municipalité a décidé de sanctionner les élèves perturbateurs avant les vacances de la Toussaint en les excluant de la cantine et du temps périscolaire. L'un d'entre eux -le "meneur"- doit même changer d'établissement, tandis qu'une surveillance de la cantine est assurée quotidiennement depuis ce lundi 4 novembre. "Il reste l'adjoint au chef de bande et le suiveur. On va essayer de les canaliser. Je vais me rendre à l'école durant la pause méridienne, et les conseillers municipaux continueront de renforcer la surveillance" explique Jean-Luc Barre, le maire de Montfort-sur-Risle.

Blocage de l'école envisagé si rien ne change

Cette action suffira-t-elle à rétablir le calme au sein de l'école ? Rien n'est moins sûr pour Jennifer Chastel, selon laquelle le problème ne concerne pas uniquement le temps du midi, et dénonce une passivité des services de l'Education nationale face aux alertes répétées : "Il n'y a jamais personne quand on y va, il faut qu'on écrive des mails, ils sont déjà venus une fois. Et bien on bloquera l'école tant que ça ne cessera pas. On nous dit qu'on ne peut pas exclure un enfant de l'établissement, mais à un moment nos enfants ne sont pas là pour subir, donc la solution il faut qu'on la trouve très vite". Il est toutefois possible de faire changer d'école un élève perturbateur. Le maire nous annonce être en relation avec le sous-préfet de l'Eure, à ce sujet.