Base logistique à Cherré : l'équivalent de dix hypermarchés

12 décembre 2023 à 14h06 par Emilien Borderie

126 500 mètres carrés de bâtiments, un demi-millier de places de stationnement et 120 rotations quotidiennes de camions aux portes de La Ferté-Bernard : l'enquête publique portant sur la construction de deux grands entrepôts logistiques court jusqu'au mardi 16 janvier.

L'enquête publique, qui doit durer un mois et au cours de laquelle chacun est invité à faire part de ses remarques, a été lancée ce lundi 11 décembre : la préfecture de la Sarthe devra, à terme, autoriser ou non, un projet de "complexe logistique" porté par une société luxembourgeoise sur 33 hectares de terrain aujourd'hui non construits, aux portes de La Ferté-Bernard, sur la commune de Cherré, non loin des bâtiments qui constituent actuellement la zone d'activités du Coutier -Ziegler, Etoile Routière, Thiriet...-, directement connectée à l'autoroute A11 et à la D323.


Pas de stockage de matières dangereuses


Si aucun nom d'entreprise de transport n'a, à ce jour, été évoqué, pas plus qu'aucune enseigne de vente en ligne, et que la "raison d'être" de ces installations logistiques reste donc encore floue, on sait toutefois qu'il ne s'agira pas de stockage de matières dangereuses, mais plutôt de bois, papier, carton, plastique ou de biens manufacturés. Didier Reveau, maire de La Ferté-Bernard et président de la communauté de communes de l'Huisne Sarthoise -la collectivité est propriétaire des parcelles concernées-, met en avant la création de quelque 450 emplois.


L'équivalent de dix hypermarchés


Il s'agit d'un projet d'ampleur : deux grands bâtiments industriels sont prévus, sur des surfaces respectives de 75 833 et 50 647 mètres carrés, soit l'équivalent de dix-huit terrains de football ou, pour comparer avec des constructions d'une nature proche, près de dix fois l'hypermarché Auchan de La Chapelle-Saint-Aubin. Le porteur, qui évoque "une architecture contemporaine", promet "d’intégrer le site dans le paysage environnant et de créer des filtres visuels depuis l’extérieur" notamment via "la plantation d’une haie bocagère, d’arbres et d’arbustes d’essences locales".

Deux hectares de zone humide


Une vaste capacité en stationnement est envisagée : au-delà des 120 quais à camions qui entoureraient les entrepôts, 548 places de parking automobile et 34 emplacements pour poids-lourds "en attente" viendraient s'y adjoindre. Les futurs salariés qui feraient la démarche de venir travailler en vélo auraient à leur disposition des locaux abrités, répartis en plusieurs points du site. Si une bonne partie de l'espace aujourd'hui "naturel" serait donc artificialisée, en revanche, l'emprise du projet "épargnera" comme la loi l'y oblige une "zone humide" de deux hectares.


Aucune espèce protégée sur site


Dans ses conclusions rendues en août dernier, la Direction régionale de l'Environnement des Pays-de-la-Loire délivre un avis globalement favorable sur le plan écologique : "Aucune des espèces floristiques recensées sur le site ne présente de statut de protection nationale ou régionale, aucun arbre n’est présent sur la parcelle, les seuls enjeux présents sur site sont la nidification de deux espèces d’oiseaux dans les cultures, le ruisseau et les fossés associés, servant d’habitat et de corridor écologique pour de nombreuses espèces patrimoniales et protégées".