Centre-Val-de-Loire : un budget, ce n’est pas "massacre à la tronçonneuse" !
Publié : 17 décembre 2024 à 17h23 par Nicolas Terrien
Le Conseil régional du Centre-Val-de-Loire votera son budget 2025 ce jeudi 19 décembre, dans un contexte de rabotage forcé, et sans Loi de finances. Ou comment concilier économies impératives et maintien de politiques publiques fortes dans un contexte de grande attente sociale.
Plus de 60 millions à retrancher d’un budget consolidé à 1,7 milliard d’euros : c’est le défi imposé à la région par un Etat exsangue dont la dette se compte en milliers de milliards (2 981,5 milliards d'euros au deuxième trimestre 2024, selon l’Insee). Et si les milliards parlent peu, essayons avec les millions, ceux qui sont dévolus au financement des mobilités, des lycées et des formations -entre autres- sur nos six départements. Et pour en ajouter encore au trouble, l’absence de Loi de finances et encore de gouvernement met tout le monde dans le flou. "La situation est préoccupante, voire alarmante" concède François Bonneau. La seule certitude du président du Conseil régional est cette baisse de recettes de 60 millions programmée dans la mouture Barnier. "On aurait pu refuser l’obstacle, et attendre la LOLF et voter notre budget 2025 en mars. Ce n’est pas notre choix". Pas plus que celui d’envisager des baisses aussi brutales que radicales. "Hors de question de tailler à la tronçonneuse les aides régionales", allusion non-dissimulée au choix de la région voisine des Pays-de-la-Loire et de sa présidente Christelle Morançais sur le budget culture.
Titre :Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien ;
3% de moins pour les acteurs de la culture
Alors quelle option reste-t-il pour présenter un budget qui doit être obligatoirement en équilibre ? "Nous avons engagé un travail de réduction des dépenses de fonctionnement et d’investissement en cherchant à préserver l’essentiel de nos politiques régionales" assène François Bonneau. Domaine par domaine, ligne par ligne... Pour les lycées, les fonds de réserve seront limités à 75 jours, ce qui permettrait de dégager déjà trois millions. Des efforts de gestion sont exigés de la part du CRT, du GIP Pro Santé..... Le budget de la culture réduira de 3% ses interventions auprès des structures. "Ce n’est pas massacre à la tronçonneuse" relativise à son tour le Premier vice-président aux Finances. En prenant l'exemple de sa ville de Blois, Marc Gricourt affirme que ce sera 5 000 euros de moins pour la Scène Nationale de la Halle-aux-Grains. "Peut-être un spectacle en moins ?". Si on élargit à l’ensemble du secteur associatif (sport, environnement, loisirs...), le budget 2024 de 9 millions pour 1 200 projets passera à 8, "pour 8,2 millions réellement consommés". En revanche, les aides en faveur de l’agriculture restent inchangées.
20% de baisse sur les investissements
Sur le volet investissements, des projets structurants sont maintenus, comme la construction dans le Loiret du lycée de Châteauneuf. En Indre-et-Loire, le Conseil régional maintient aussi son engagement sur la deuxième école de kiné à Tours, destinée à former trente professionnels par an. Mais c’est un fait, le budget passera de 500 millions d’euros en 2024 à 400 en 2025 ! 100 sont dévolus aux transports ferroviaires et routiers, 70 aux lycées et 65 pour les participations aux projets portés par les territoires. Et pour "rendre" les 100 millions d’écart, la collectivité mise surtout sur des reports. Par exemple, la reconstruction initialement programmée en 2025 d’un gymnase pour les lycées blésois Dessaignes et Sonia-Delaunay attendra un an et demi. Toujours une histoire de choix. Comme pour les politiques sociales : plutôt que de renoncer à la généralisation de la tarification sociale dans la restauration scolaire, il a été fait le choix de reporter "on ne sait quand" la gratuité des transports en semaine pour les usagers de moins de 25 ans. Des choix politiques qui seront exposés au débat de toutes les sensibilités représentée dans l’hémicycle Jean-Zay, à l’hôtel de région ce jeudi 19 décembre.