Dans l’Eure, Alexandre Rassaërt veut rétablir les 90 km/h
31 octobre 2024 à 19h18 par Tanguy Papin
Alexandre Rassaërt, président du Conseil départemental de l'Eure, annonce le début d’études pour rehausser la limitation de vitesse de 80 à 90 km/h sur tous les itinéraires gérés par sa collectivité.
Six ans après la mise en place de la limitation de la vitesse à 80 km/h, l’Eure pourrait être le huitième département à revenir entièrement sur cette mesure. Le président du Conseil départemental, Alexandre Rassaërt, souhaite rétablir les 90 km/h sur "100% des quelque 4 200 kilomètres de routes départementales euroises". Principal argument ? Le manque de bénéfices liés à cette mesure depuis son instauration en juillet 2018 : "On a regardé les résultats et on considère que ce qui était promis par la limitation à 80 km/h n’a pas été au rendez-vous, on n’a pas eu de baisse drastique des accidents" justifie Alexandre Rassaërt.
Des morts en hausse sur les routes
Les chiffres des morts sur les routes de l’Eure sont en effet en hausse depuis plusieurs années. On en a compté 32 en 2023, 29 en 2022, et 41 en 2021 : "C’est le pire bilan sur les dix dernières années, et les 80 km/h étaient en vigueur" déplore Alexandre Rassaërt. Le vice-président du département en charge des mobilités, Thierry Plouvier, abonde : "Si on prend 2017, la dernière année avant le passage de la mesure, on n’était qu’à 33". Pour le moment, en 2024, 38 personnes ont perdu la vie sur la route.
Cibler d’autres causes
Dans l'Eure, on entend donc revenir sur la limitation à 80 au titre "du bon sens" : "Quand une politique ne fonctionne pas, on n’a pas de raison de la conserver" résume Thierry Plouvier. Si la vitesse n’est pas la grande coupable de tous ces décès aux yeux de la présidence du département, la lutte doit se porter sur d’autres causes, comme "la drogue, l’alcool, l’usage du téléphone portable". Alexandre Rassaërt va même plus loin : "Pour les vrais chauffards, 80 ou 90 ça ne change rien, ils rouleront à 130".
Pas avant 2026
Le retour des panneaux "90" n’est, pour autant, pas pour demain. Les techniciens du réseau routier départemental doivent au prélable mener un long travail d’étude : "Il faut travailler départementale par départementale chaque arrêté" explique Thierry Plouvier. Les dossiers ainsi établis seront ensuite présentés à titre consultatif à la commission départementale de la sécurité routière. Le mesure sera ensuite votée fin 2025, pour une entrée en vigueur début 2026. "Si on y arrive, on installera des panneaux à toutes les entrées du département indiquant qu'ici, toutes les routes sont à 90" conclut Alexandre Rassaërt.