Assassinat de Samuel Paty : trois Eurois sur le banc des accusés
4 novembre 2024 à 19h20 par Tanguy Papin
Le procès de huit personnes s’ouvre ce lundi à Paris, quatre ans après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine. Et trois Eurois sont sur le banc des accusés.
Après le procès des mineurs impliqués dans la mort de l’enseignant Samuel Paty, place à celui des adultes. Ce lundi 4 novembre, la cour d’assises spéciale de Paris juge huit accusés pour divers niveaux d’implication et de complicité dans la mort de l’enseignant. Parmi les individus qui comparaissent dans la salle d’audience, trois ressortissant de l’Eure, des proches d’Abdoullakh Anzorov, l’auteur de l’assassinat, abattu par la police après les faits.
Deux amis de l’auteur
Abdoullakh Anzorov était un ressortissant de la communauté tchétchène vivant à Évreux. On retrouve sur le banc des accusés Azim Epsirkhanov, 23 ans, qui a connu Anzorov à son arrivée en France, à l’école primaire. Il y aura aussi Naïm Boudaoud, 22 ans. C’est avec ces deux jeunes hommes qu’Abdoullakh Anzorov s’est rendu dans une coutellerie de Rouen pour acheter l’arme qu’il a utilisée contre Samuel Paty. Ils sont aussi accusés d’avoir tenté de procurer une arme à feu à l’assassin. Ils sont accusés de complicité d’assassinat terroriste. Tous deux démentent avoir eu connaissance des intentions d’Anzorov.
L’animateur d’un groupe Snapchat
Le troisième accusé originaire de l’Eure est Yusuf Cinar. Avec Abdoullakh Anzorov, il était membre d’un groupe de discussion sur le réseau social Snapchat. Le groupe servait à relayer et échanger de la propagande jihadiste. C’est ici qu’ont été publiées les images du corps de Samuel Paty après son assassinat. Il est jugé pour les faits d’association de malfaiteurs terroriste criminelle. Suite à de nombreux incidents pendant sa détention provisoire, le garçon de 22 ans comparaît détenu.
Des peines allant jusqu’à la perpétuité
Les cinq autres accusés sont le père d’une des collégiennes qui avait accusé Samuel Paty d’avoir diffusé en classe une caricature du prophète de l’islam Mahomet, un militant islamiste auteur d’une vidéo accusant Samuel Paty d’islamophobie, une trentenaire accusée d’avoir renforcé le projet d’assassinat d’Anzorov et deux membres d’un autre groupe Snapchat où les images du corps de l’enseignant ont été diffusées. Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud risquent la peine la plus lourde, la réclusion à perpétuité. Yusuf Cinar et les autres risquent jusqu’à 30 ans de prison.
Le procès doit se dérouler jusqu’au 20 décembre 2024. Fin 2023, six adolescents ont été condamnés à des peines de prison aménageables pour leur implication dans la mort de Samuel Paty.